Vers un nouvel art de bâtir - nos villes vont cesser d’être le bras armé d’une vieille doctrine totalitaire : celle du robot-ogre, normalisé et globalisé, dont la beauté de brute ne s’exprime qu’en formatant ses habitants et en violant les paysages. Elles vont se différencier peu à peu comme autant de concrétions naturelles où s’accumuleront ingénieusement les ressources locales, les cultures, les désirs et savoir-faire.

"VV" - un blog pour imaginer cette mutation, partager nos expériences, discuter, se rencontrer, proposer...

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11 sept. 2012

rues vivantes

Driss place Salengro, dessin A.S.

Architecte, urbaniste et grand amateur de jardins, Nicolas Soulier est un militant têtu et modeste des villes vernaculaires. Pendant trente ans il va observer avec attention les rues des agglomérations urbaines en France et dans nombre d’autres pays pour comprendre ce qui peut les rendre conviviales et agréables à parcourir, ou à rebours, anonymes et glaçantes. Fort de cette longue enquête et de son travail d’urbaniste de terrain, il fait un certain nombre de propositions pour éliminer les processus de "stérilisation" qui peuvent être le fait de règlements d’urbanisme ou de copropriété, mais aussi de la place excessive accordée aux voitures – "nous sommes chez elles, pas chez nous" – et il plaide pour promouvoir en retour des processus de "fertilisation" qui suscitent les initiatives et interventions des riverains. Il propose de passer du code de la route au "code de la rue", en limitant les vitesses à trente kilomètre heure, en encourageant l’usage du vélo, et en incitant les habitants à s’approprier et à aménager les "frontages". C’est ainsi qu’il désigne l’interface entre l’espace public et l’espace privée de l’habitation.

Il pense que la ville est vivante et qu’il faut apprendre à la cultiver en gérant les conflits d’usage entre ses habitants comme le jardinier les conflits possibles entre les différentes espèces qu’il a planté. Reconquérir les rues*, le livre, très illustré, qu’il a tiré de ses observations et expériences, est tout à la fois simple et lumineux. Si l’on veut que nos tristes urbanisations deviennent plus vivables, Il faut faire en sorte qu’il soit consulté de toute urgence par les architectes, les étudiants en architecture, mais aussi par les responsables des politiques urbaines, les aménageurs, les promoteurs…


Reconquérir les rues. Exemples à travers le monde et pistes d’action, par Nicolas Soulier , éditions Eugen Ulmer, 2012, 24€70

2 commentaires:

  1. Je cours y jeter un coup d’œil! Et je note que toujours revient cette histoire de règlements d'urbanisme inadaptés... Faut-il faire des règlements? Pourrait-on réfléchir ensemble à un règlement d'une page, adaptable à chaque commune, mais simple et clair? Ou faut-il rester dans cette coquetterie de la législation française: plus une loi est obscure meilleure elle est?

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  2. Je vais faire de même et conseiller ce bouquin à mes étudiants. Merci pour l'info !

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