Vers un nouvel art de bâtir - nos villes vont cesser d’être le bras armé d’une vieille doctrine totalitaire : celle du robot-ogre, normalisé et globalisé, dont la beauté de brute ne s’exprime qu’en formatant ses habitants et en violant les paysages. Elles vont se différencier peu à peu comme autant de concrétions naturelles où s’accumuleront ingénieusement les ressources locales, les cultures, les désirs et savoir-faire.

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5 août 2012

bidonville flottant

Des bidonvilles à l’avenir incertain. En raison de l’augmentation de la population mondiale, le nombre de citadins vivant dans des zones aux conditions très inférieures à celle de leur ville augmente rapidement. Ces zones urbaines communément appelés « bidonvilles » se situes généralement dans les pays en voie de développement. Selon une étude entreprise par « UN-HABITAT », on estime qu'un milliard de personnes dans le monde vivent dans des taudis et que ce chiffre sera de 2 milliards d'ici à 2030. Les bidonvilles sont caractérisés par une structure organique composée de bâtiments non planifiés, bricolés avec les moyens du bord ayant pour résultat une combinaison dense et variée de matériaux aléatoires. Ils se développent habituellement à la périphérie des métropoles mais également en bordure maritime et fluviale. Lorsque la surface au sol est totalement construite, ils colonisent peu à peu et sans précautions la surface sur l’eau. Ils peuvent alors être qualifiés de « bidonvilles humides ».

D'une part, les bidonvilles sont écologiques par nature. Ils ont une faible incidence sur l'environnement et transforment petit à petit, avec la participation de leurs habitants, des zones abandonnées ou condamnées en espaces urbains de valeur. Ils réutilisent également une grande partie des déchets produits par leur métropole d’implantation. Cela aboutit à la formation de communautés semi-autarciques dans lesquelles des milliers de personnes évoluent au sein d’une culture qui leur est propre, avec leurs propres modes de vie et leur propre économie. D'autre part, les bidonvilles sont fragiles et très sensibles aux catastrophes naturelles et sanitaires ainsi qu’aux changements politiques et climatiques. Ils contiennent certains des problèmes sociaux et urbains persistant du 20e siècle. En plus d’être des habitats permanents, se sont aussi des zones qui continuent à se développer. Ils forment des pans entiers de villes vernaculaires contemporaines fabriquées avec les résidus de la société de consommation globale. Certains hébergent presque autant d’habitants que des villes comme Strasbourg ou Montpellier.


L’eau comme solution. À l’heure actuelle, la technique permet de résoudre la plupart des problèmes matériels et le savoir est facilement accessible. Il est donc paradoxal de constater que tant de personnes vivent sans eau potable, sans abri adéquat et sont directement exposés aux conséquences des changements climatiques. Pourquoi laisser ces problèmes être aggravés par une catastrophe naturelle ou des maladies portées par des eaux insalubres ? L'eau est actuellement considérée comme une importante menace pour les plus pauvres des communautés côtières, mais elle pourrait aussi être la solution principale à leurs problèmes. Elle est traditionnellement combattue de manière défensive par des tentatives de rétention grâce à la création de barrages et de digues. Du fait de l’augmentation de la fréquence des événements climatiques extrêmes, ces barrières tentent à être dépassées. L'urgence actuelle est de fournir une solution alternative afin d’optimiser l’existant à échelle locale.

Des millions de vies pourraient être sauvée et améliorées en prenant conscience des potentiels de l'eau et en utilisant ses qualités avantageusement. C’est en aidant les personnes à redécouvrir sa valeur et à la respecter, que l’on pourra venir à bout des obstacles qui menacent l’avenir des « bidonvilles humides » mais aussi la plupart des villes côtières. Dans des pays comme la Hollande, le grand public commence à découvrir les potentiels de la construction flottante. Cette dernière à la capacité d’influencer de manière positive le développement des « bidonvilles humides ». Un manque d'hygiène, d'eau potable et d’approvisionnement en énergie sont des problèmes communs au sein de ces communautés. Ils pourraient être résolus grâce à des programmes urbains flottants. Ces derniers ont la capacité de s’adapter facilement aux besoins et aux changements d’une communauté. En outre, cette technologie pourrait être utilisée pour accélérer les initiatives de réparation et de reconstruction des bidonvilles après une catastrophe naturelle. La résolution de leurs besoins élémentaires via des infrastructures flottantes et via l’éducation de leurs populations permettra leur renforcement. Renforcement qui créera de meilleures conditions de vie pour les habitants des bidonvilles, mais également pour l’ensemble des générations urbaines futures.

N.B. : D’après un travail de recherche et de conception intitulé " App-grading Wet Slums " effectué au sein de l’agence d’architecture Waterstudio.NL .

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