dessin A.S.
Est-on capable d’échapper à l’industrie touristique, d’aménager un site en bord de mer avec délicatesse et poésie, de l’ouvrir à tout le monde et que les gens y soient dignement mis en scène ? Oui, oui, oui ! C’est ce qui a été fait sur une ancienne friche industrielle, rachetée par le conservatoire du littoral. Cela se trouve à Paulilles sur la côte Vermeille. Un bus à un euro vous y conduit depuis Perpignan. Le parking est gratuit, l’entrée libre.
L’équipe de concepteurs dirigée par le paysagiste Philippe Deliau, a respecté et magnifié la mémoire de l’ancienne fabrique de dynamite : grosses pièces de fonderie qui s’écaillent de rouille, château d’eau transformé en tour d’observation, cheminée d’usine, avec des pignons de bâtiments représentant de vieilles photos d’hommes et de femmes à leur travail. Il y avait de beaux arbres, les plantations nouvelles qui les accompagnent sont somptueuses. Les pontons de bois et les allées en béton, incrustées de motifs botaniques, font corps avec le site. Succès de fréquentation : la foule est au rendez vous. Mais les gens qui piqueniquent ou jouent sous les grands arbres sont agréables à regarder et on se réjouit qu’ils soient nombreux. En y dessinant, par un beau dimanche de juin, je me suis senti soudainement "fier d’être français", d’avoir des élus intelligents (merci à Michel Moly, maire de Collioure), des fonctionnaires soucieux du bien public et des concepteurs subtils et cultivés. Les villes vernaculaires sont toutes proches. Et Paulilles nous en donne un avant-goût.
dessin A.S.
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