Vers un nouvel art de bâtir - nos villes vont cesser d’être le bras armé d’une vieille doctrine totalitaire : celle du robot-ogre, normalisé et globalisé, dont la beauté de brute ne s’exprime qu’en formatant ses habitants et en violant les paysages. Elles vont se différencier peu à peu comme autant de concrétions naturelles où s’accumuleront ingénieusement les ressources locales, les cultures, les désirs et savoir-faire.

"VV" - un blog pour imaginer cette mutation, partager nos expériences, discuter, se rencontrer, proposer...

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12 juil. 2012

architecture bonheur

dessin A.S.


Je termine un bouquin stupéfiant de profondeur et de simplicité : L’architecture du bonheur d’Alain de Botton. C’est en livre de poche et on peut l’acheter pour sept euros cinquante. Tous les gens qui s’intéressent à l’architecture ou au bonheur, devraient le lire sans tarder. Il parle parfaitement bien de ce qui fait la qualité d’une construction et il aborde le problème de la beauté avec un pragmatisme à l’anglo-saxonne, sans idéologie, ni lutte de classe, ni psychanalyse, ni sentiment d’une apocalypse imminente. Il raconte.

Il raconte, avec une élégante simplicité ce à quoi nous sommes quelques uns à penser depuis des années : que l’architecture pâtit de vouloir être systématiquement originale ou innovante, qu’il ne faut pas qu’elle ai peur d’être parfois ennuyeuse. Que sa beauté tient à la façon dont ses différentes parties s’accordent les unes avec les autres. Dont elle dialogue elle-même avec son environnement, son époque et les activités qu’elle abrite. Et il plaide pour qu’on arrive à élaborer les fondements d’une esthétique qui fasse consensus et qui nous permette de créer des villes « vernaculaires » qui nous mettent dignement en scène et n’aient rien à envier à celles du passé. Alain de Botton n’est pas architecte. C’est un écrivain suisse qui a abordé de multiples sujets de société. Il est né en 1969, vit et travaille à Londres.

1 commentaire:

  1. Comme vous le conseillez dans cet article j'ai lu "L architecture du bonheur" Comme le laisse entendre Alain de Botton dans son livre, on est passé au 19ème et surtout au 20ème siècle d’un extrême à l’autre, d’une ornementation excessive académique et baroque, qui séduisait la bourgeoisie au pouvoir, à l’absence totale d’ornementation que prônait en 1928 l’architecte technocrate Le Corbusier.Que dit Alain de Botton page 69 : « Le Corbusier souhaitait que les maisons de l’avenir fussent austère et propre, ordonnées et sobres. Sa haine de toute espèce de décoration allait jusqu’à une pitié envers la famille royale britannique et le carrosse doré surchargé d’ornements. . . . » Hormis que dans ce cas-ci ornement égale richesse, il y a fuite du sensible.

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