Vers un nouvel art de bâtir - nos villes vont cesser d’être le bras armé d’une vieille doctrine totalitaire : celle du robot-ogre, normalisé et globalisé, dont la beauté de brute ne s’exprime qu’en formatant ses habitants et en violant les paysages. Elles vont se différencier peu à peu comme autant de concrétions naturelles où s’accumuleront ingénieusement les ressources locales, les cultures, les désirs et savoir-faire.

"VV" - un blog pour imaginer cette mutation, partager nos expériences, discuter, se rencontrer, proposer...

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1 mai 2012

réponse IX

Merci pour votre article. Je l'ai lu avec grand intérêt et croyez que je rejoins entièrement votre position. Comme vous, j'observe avec une inquiétude teintée de scepticisme que l'on fasse gloire d'une architecture "contemporaine" héritée du Style International, lequel porte effectivement bien son nom.

Ce nivellement stylistique existe bel et bien en architecture, en urbanisme et je n'en doute pas, dans d'autres champs de production (voyez le succès des produits Apple etc...). Certains nomment ce phénomène la "pensée unique", de laquelle tout écart est perçu au mieux comme une marginalité, au pire comme une hérésie. A cela s'ajoute, comme vous en parlez, le fait que l'on valorise aujourd'hui davantage les compétences que les savoirs.

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Aussi les architectes sont ils plus enclins à déployer leur "science", leur ingéniosité, dans un esprit individualiste de compétition et d'excellence dont ils semblent ne pas percevoir les limites. En ce qui me concerne, je suis toujours en réflexion. Comme vous le savez, je crois depuis un certain temps que j'ai quelque chose à entreprendre avec le dessin.

Dans le même temps, les questions de société, d'architecture, de construction et d'artisanat telles que celles que vous soulevez, me passionnent. J'aspire alors à intégrer ce tout à une pratique, quitte justement à passer pour un marginal ou un hérétique.

Le fait de vouloir enseigner en architecture est paradoxalement venu par le souhait d'un éloignement d'une pratique professionnelle qui ne me convenait pas. Il peut m'arriver de considérer cela comme la fuite d'un métier pour lequel je ne serais pas adapté.


Joffrey Marquis

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